Le domaine du Très-Haut

Le Domaine

Un lieu d’accueil et de refuge dans un site chargé d’Histoire de près d’un millènaire alliant force et sacré.

Le Château de Montanges

La légende du village par tradition orale transmet qu’il aurait été distingué sur une roche dominant la combe du Collet, l’apparition de l’Archange Saint-Michel et que sa manifestation subtile se serait matérialisé dans le calcaire avec l’empreinte du pied de cet « Ange ». Dès lors, le nom de « Mont de l’ange » fut gravé dans le cœur et l’esprit des Montangères et Montangers, rendant grâce au divin.

Ce village est un de ceux que le comte de Genève Albitius et son épouse Odda donnèrent en 930 à l’Abbaye de Nantua. Le nom de Montanges n’apparaît qu’en 1248 lorsque le village est saccagé par les troupes du sire de Gex , allié d’Etienne 2, de Thoire-Villars et qu’une transaction intervient avec le Prieur de Nantua, Boniface de Savoie. Le village apparaît donc au moyen âge dans les archives des abbés de Nantua. À la suite de rivalités avec l’abbaye voisine de Chezery, le village a été brûlé par deux fois en 1238 et 1350. En 1248, elle fut saccagée par les troupes du sire de Gex, allié d’Etienne II de Thoire Villars contre Boniface de Savoie, prieur de Nantua. Les gens de l’abbaye de Chezery en 1355 et les Francs Comtois en 1639 lui firent encore éprouver un sort semblable. L’abbaye de Nantua propriétaire des terres de la paroisse, percevait des droits féodaux. La commune était une dépendance de la terre de Nantua et ressortissait de la justice du Prieur de Nantua mais la garde en appartenait aux sires de Thoire Villars (au XIVe siècle).

En 1329, à la suite d’un différend, Jean de Gigny, Prieur de Nantua et Nicolas, abbé de Chézery, délimitent leurs terres respectives ; ce qui n’empêche pas en 1355 , Nicolas d’envoyer ses hommes ravager Montanges. Un arbitrage s’effectue au château de la Bâtie sur Cerdon. Les Montangers furent au XVe siècle en difficulté avec leur seigneur, le prieur de Nantua : Humbert de Mareste réclamait en 1446 des droits et servis féodaux qu’ils refusèrent. Un commissaire du saint siège les condamna à payer sous peine d’excommunication. Une partie de l’église date du XIIe siècle et elle a subi de nombreux ajouts au XVIIe siècle et au XVIIIe siècle ; la forme de son clocher est typique du haut Jura. Vers 1485, les familles Tournier, Ravet et Mermet fondèrent dans l’église les chapelles des cinq plaies, de Saint Sébastien, de Sainte-Anne. Les revenus de la cure consistaient en la 9e partie de la dîme des blés et en la totalité de celle des légumes, des avoines et du chanvre et dans le produit de quelques biens fonds. Le curé percevait en outre pour prémices de la moisson, deux gerbes par feu. Les habitants jouissent encore de la majeure partie des concessions forestières qui leur furent faites au moyen-âge et qu’ils délimitèrent en 1645 avec leurs voisins de Champfromier. En 1600 le Bugey ainsi que la Bresse et le Valmorey qui avaient été cédés au Duc de Savoie en 1559, reviennent à Henri IV ; Montanges se retrouve en terre de France.

Debombourg expliquait en 1855 que le nom de Montanges dérive de Mons Angeli (Mont de l’Ange) et qu’il provient d’une ancienne chapelle dédiée à Saint Michel-Archange. La combe du collet, entre Giron et Montanges, aurait porté le nom de Michel et l’aurait donné à Chastillon et à la Michaille.

L’église, sous le vocable de Saint-André, appartenait au diocèse de Genève et à l’archiprêtré de Champfromier ; le prieur de Nantua présentait à la cure ; le prieur d’Ardon servait d’intermédiaire. En 1845, la famille Tournier-Ravet fonda dans l’église une chapelle sous le vocable des cinq plaies de Notre seigneur et de Notre Dame tandis que la famille Mermet en fondait une autre en l’honneur de Sainte Anne et de Saint-Sébastien. Des terres furent assignées en rentes pour l’entretien de ces chapelles.

Un château à caractère défensif pour se protéger des assaillants.

Sous la domination française

Les rivalités entre la France et l’Espagne conduisirent en 1634 à de violents affrontements à la frontière comtoise. Sous les ordres de Lacuson et de la Suche, les Boucherans, Comtois, venaient « picorer » les Montangers ainsi que les habitants de Champfromier et de Giron. Les Gris, Bugistes, ripostaient ; un de leur chef, Brunet, était le gendre de Louis Merméty, châtelain de Montanges. La région est ensanglantée en 1640 par la guerre que se livrent les cuanets espagnols de la Franche comté et les gris français dont l’un des chefs (Berrod) est originaire de Montanges.

La déclaration demandée par l’intendant en 1669 décrit la situation de La communauté en insistant sur sa pauvreté. La paroisse comprend le fief appartenant au prieur et aux religieux de Nantua, deux hameaux Le fay et Ruty, six métairies. Elle relève de l’évêché de Genève, du Bailliage et de la recette de Belley, du grenier à sel de Nantua. Le Haut Justicier est le Prieur Tanneguy de Massac, chanoine de l’église cathédrale d’Orléans et d’un autre prieuré proche d’Auxerre.

En 1666, l’évêque de Genève, Jean d’Arenthon d’Alex visite l’église Saint-André-de-Montanges, accompagné du prieur de Saint Nicolas de Villes.

Un état des droits et revenus de la cure de Montanges, établi en 1668, précise les ressources du curé : deux gerbes de blé comme prémices, une gerbe pour la marguille, les dîmes énumérées en 1669, les fruits de son verger (pommes, poires, prunes, griottes, merises), un mûrier, huit noyers rapportent seize pots d’huile, des redevances en nature ou en argent sur certains prés, sur certaines terres, les fondations de messe dans les deux chapelles assurées par des rentes sur des prés, sur des fruits …

 

Abondance et subsistance

Chronique Montangère :

Comme d’autres prêtres, le curé de Montanges dépeint le fameux hiver 1709.

 » Le froid excessif a gelé les arbres fruitiers, les blés d’hiver, le froment et le seigle furent perdus, mais certains blés se sont conservés sous la neige, l’abondance de l’orge a empêché la famine ; les semences de Pâques ont bien réussi.
Les pauvres ramassaient l’herbe des prés pour faire la soupe avec un peu de farine et de lait. « 

Maison forte

Couchages

Suite familiale et Gîte

Hectares